Agriculture : quand l’abondance alimentaire des villages nourrit les villes
Dans les oreilles des « bourgeois » ou, pour être plus précis, des citadins, le mot « village » évoque généralement l’idée d' »abondance alimentaire » et bien d’autres choses encore. Et c’est compréhensible, car ils pensent souvent que tout le monde dans les villages pratique l’agriculture. C’est en effet le cas, car les villages disposent de vastes terres cultivables qui ne peuvent être ignorées par leurs habitants, qui les utilisent à bon escient pour produire de la nourriture. Bien sûr, il y a aussi des personnes vivant dans les villages qui ne pratiquent pas l’agriculture, ce sont généralement des commerçants venus des villes voisines pour y faire des affaires. En résumé, vous comprenez déjà que contrairement aux villes où il n’y a généralement plus d’espace pour cultiver en raison de la construction omniprésente, en RDC les villages cultivent et vivent de cela.
L’afflux de manioc à Bakwa Mulumba
Ils cultivent des denrées alimentaires, comme c’est le cas dans la chefferie de Bakwa Mulumba, où les paysans cultivent principalement le maïs et le manioc. Consommant généralement le « nshima » comme plat de base, le maïs et le manioc sont les deux ingrédients essentiels pour préparer ce plat, comme ils l’appellent dans la langue locale. La chefferie de Bakwa Mulumba, située dans le territoire de Ngandajika, dans la province de Lomami, est un endroit très connu dans la région, principalement en raison du commerce qui y est pratiqué. C’est un village commercial. En fait, c’est l’une des grandes chefferies de la région, composée d’environ 10 groupements. Dans le grand marché imposant de cette chefferie, une chose est remarquable : l’afflux de manioc sur le marché.
« Ah ça ! Mais c’est normal, c’est un village agricole !« , pourriez-vous dire !
Oui, cela peut sembler normal car c’est un village et les gens y vivent de l’agriculture, mais c’est exceptionnel dans le sens où c’est un village qui produit une quantité considérable de manioc chaque année par rapport à de nombreux autres villages.
Une culture qui nourrit les villes
Ces maniocs sont généralement commercialisés chaque jeudi de la semaine, l’un des deux jours de marché de la chefferie. Ce sont principalement les femmes qui les vendent aux commerçants qui les revendront ensuite dans la ville de Mbujimayi. Oui, les villages ne cultivent plus seulement pour leur propre consommation, mais aussi pour nourrir les villes, car en ville, les gens ne cultivent pas.
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Le départ vers Mbujimayi : Cette photo capture un camion chargé de sacs de maniocs prêts à être expédiés depuis la chefferie de Bakwa Mulumba vers la ville de Mbujimayi. Chaque semaine, au moins un camion plein quitte le village. Les « vaiyeurs », les paysans spécialisés dans le chargement des sacs, font de cette tâche physique exigeante leur métier, formant une association qui soutient leur gagne-pain et leur permet de gérer leurs familles.
L’importance de l’agriculture dans les villages
Avant de conclure, il est important de noter que ces maniocs sont découpés en morceaux après la récolte, puis étalés au soleil pour être séchés. Ensuite, ils sont vendus sur le marché, où les commerçants les achèteront pour les revendre en ville, où ils seront transformés en farine. Cette chaîne de production et de distribution témoigne de l’importance de l’agriculture dans les villages, qui contribuent non seulement à nourrir leurs habitants, mais aussi à approvisionner les centres urbains en produits alimentaires.
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